Éditorial
Chers collègues,
Voici pour le dernier numéro de l’année 2024, un éditorial qui apporte de l’espoir en ces temps difficiles.
Tout d’abord je suis fière d’annoncer que LA REVUE Immunité & Cancer a remporté le prix éditorial du Syndicat de la Presse et de l’Édition des Professions de Santé (SPEPS) dans la catégorie « Intelligence artificielle et santé » pour l’article signé par Nicolas Loménie « Pathologie numérique et intelligence artificielle à l’ère de la médecine de précision » (Rev Immun Cancer 2023 ; 7 (3) : 101-13). Un grand bravo à Nicolas et à toute l’équipe ! Une récompense pour notre persévérance afin de fournir une information scientifique de qualité basée sur l’utilisation du système immunitaire comme outil diagnostique, pronostique ou thérapeutique.
Après avoir été utilisée seule et montré des limites, l’immunothérapie connaît un tournant, celui des associations. Ainsi, vous découvrirez l’intérêt de l’ajout d’une immunothérapie associée à la chimiothérapie en situation néoadjuvante dans le cancer du sein triple négatif (étude de phase III Keynote 522 ; un accès précoce au pembrolizumab a été obtenu dans cette indication) (cf. Article bref ; Stéphanie Bécourt), dans le cancer invasif de la vessie (étude de phase III Niagara) (cf. Article bref ; Yann Neuzillet), et en situation adjuvante dans le cancer de l’endomètre (cf. Cas clinique ; Pauline Corbaux, Benoit You). Il est important d’apprendre à bien gérer le large éventail d’événements indésirables potentiels dus à l’activation du système immunitaire par l’immunothérapie. LA REVUE Immunité & Cancer vous présente le dossier thématique qui fait le point sur le diagnostic, la présentation clinique, la conduite à tenir et du traitement des toxicités musculaires, cardiologiques, néphrologiques, hématologiques et toxicités rares (cf. Dossier thématique ; Souad Assaad, Émilie Berthoux, Thomas Fournier, Fitsum Guebre-Egziabher, Émilie Kalbacher, Chloé Lesiuk). Il complète le dossier sur les toxicités digestives publié dans le numéro précédent (Rev Immun Cancer 2024 ; 8 (3) : 117-25).
Les interactions entre les cellules tumorales et le microenvironnement immunitaire endothélial et fibroblastique au sein des tumeurs sont les rouages des réactions antitumorales activées par les anticorps dirigés contre les points de contrôle immunitaires. Leur étude nécessite des nouveaux outils à l’échelon transcriptomique (ARNm), protéique et métabolomique. L’article de « mise au point » vous éclairera sur les derniers développements d’une discipline fascinante et en plein essor, l’omique spatiale, qui permet d’analyser à l’échelon unicellulaire l’expression de 5 000 molécules d’ARNm et jusqu’à 100 protéines de manière simultanée, nécessitant le secours de l’informatique pour les analyser : nous sommes loin du microscope à fluorescence que j’utilisais munie d’un compteur à cellules pour analyser l’expression des antigènes d’histocompatibilité sur les lymphocytes humains dans les années 1970… (cf. Mise au point ; Amine Majdi).
Dernier point : la parution d’un numéro spécial de la revue Nature présentant l’atlas de la cellule humaine, les résultats du travail d’un consortium international créé il y a 8 ans à l’initiative de deux scientifiques, Aviv Regev et Sarah Teichmann, ayant pour but de connaître les cellules et les réseaux biologiques de systèmes vitaux tels que le système nerveux, les poumons, le cœur, l’intestin et le système immunitaire. Cette ressource de don- nées ouvertes qui implique plus de 3 800 scientifiques situés dans le monde entier a donné lieu à 452 publications scientifiques. L’atlas va permettre d’améliorer la compréhension des chercheurs sur le fonctionnement du corps – en matière de santé, mais aussi, et surtout, en cas de maladie (https://www.humancellatlas.org/news-and-media/).
C’est avec ces notes positives que je vous présente mes meilleurs vœux pour l’année 2025.
Pr Catherine SAUTÈS-FRIDMAN
Rédactrice en chef de LA REVUE Immunité & Cancer
Rev Immun Cancer 2024 ; 8 (4) : 147.