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Les technologies d’omique spatiale utilisées dans l’étude du microenvironnement tumoral

Ces deux dernières décennies ont été marquées par des découvertes majeures en immuno-oncologie. Les analyses cellulaires, moléculaires et génétiques ont permis de dresser un atlas robuste des différents acteurs de la physiopathologie des cancers. Elles ont également permis de développer de nouveaux biomarqueurs associés à la croissance tumorale, aux métastases et à la résistance aux traitements. Cependant le récent développement des technologies d’omique spatiale a transformé notre compréhension du microenvironnement tumoral (TME). La transcriptomique spatiale, la protéomique spatiale et autres approches combinées qui conservent l’information en deux dimensions permettent de caractériser les cellules et leurs interactions au sein des tissus. Dans cette revue, nous explorons les avancées récentes dans la protéomique (PhenoCycler, COMET, etc.) et la transcriptomique (MERFISH, Visium, etc.) spatiales, tout en illustrant leurs applications.

Immunothérapie dans les cancers biliaires

L’immunothérapie par les inhibiteurs de checkpoint immunitaire a bouleversé la prise en charge et le pronostic de nombreux cancers durant la dernière décennie. Cette révolution a longtemps épargné les cancers biliaires dont le microenvironnement, bien qu’hétérogène, est le plus souvent un obstacle à la réponse immunitaire antitumorale. L’intégration de l’immunothérapie aux standards de traitement des cancers biliaires avancés advient finalement par sa combinaison à la chimiothérapie conventionnelle par gemcitabine et cisplatine. Les immunothérapies vaccinales ou cellulaires ont produit à ce jour des résultats embryonnaires ou décevants. D’autres stratégies, combinant inhibiteurs de checkpoint immunitaire et chimiothérapies et/ou thérapies ciblées, ou combinant des immunothérapies innovantes, sont en cours d’évaluation.

Cellules d’origine myéloïde dans le cancer : de multiples acteurs de l’immunité antitumorale

Parmi toutes les cellules immunitaires, les cellules myéloïdes sont les cellules hématopoïétiques nucléées les plus abondantes dans le corps humain et sont des acteurs centraux de la réponse immunitaire innée et adaptative. Elles jouent un rôle important dans l’homéostasie tissulaire, le processus de réparation ainsi que la défense contre les agents pathogènes. Les cellules myéloïdes sont caractérisées par des populations cellulaires distinctes ayant des fonctions très diverses, notamment les macrophages, les cellules myéloïdes suppressives (MDSCs), les neutrophiles et les cellules dendritiques (DCs). Dans le microenvironnement tumoral (TME), l’interaction entre les cellules myéloïdes et les cellules T spécifiques à la tumeur est essentielle pour initier et maintenir une immunité antitumorale. Dans les tumeurs malignes, les macrophages associés aux tumeurs (TAMs), les MDSCs et les neutrophiles associés aux tumeurs (TANs) favorisent la progression de la maladie en soutenant la survie, la prolifération et l’invasion des cellules cancéreuses et en supprimant les réponses immunitaires adaptatives. Les résultats cliniques et expérimentaux ont montré que les tumeurs présentant une forte infiltration de TAMs, MDSCs et TANs sont généralement associées à un mauvais pronostic pour le patient et à une résistance aux thérapies. Cependant, la présence de DCs associées aux tumeurs (TADCs) tend à réduire la progression du cancer et est souvent associée à une amélioration de la survie des patients. Par conséquent, supprimer les fonctions pro-tumorales et angiogéniques des TAMs, des MDSCs et des TANs et améliorer la capacité immuno-stimulatrice des TADCs, serait une approche anticancéreuse optimale. Cette revue se focalisera sur les différentes cellules myéloïdes associées aux tumeurs dans le TME, sur le rôle de l’infiltrat myéloïde dans l’immunologie tumorale et leur impact pronostique et/ou prédictif dans les cancers. Cibler les cellules myéloïdes dans les tumeurs est considéré comme une stratégie thérapeutique prometteuse et permettra d’améliorer l’efficacité des traitements actuels dont les immunothérapies.

Approche de la vaccination dans le cancer

La compréhension des mécanismes d’immunosurveillance et d’échappement au système  immunitaire  dans le cancer a conduit au développement d’immunothérapies ayant pour but d’améliorer la réponse immunitaire des patients afin d’éradiquer les cellules tumorales. Dans ce cadre, différentes approches ont été étudiées, telles que la vaccination thérapeutique, qui repose sur la stimulation spécifique du système  immunitaire contre un ou plusieurs antigènes tumoraux. Ainsi, différentes stratégies de vaccination thérapeutique  ont été développées, sous différentes formes. Néanmoins, bien qu’elles aient été grandement améliorées, ces différentes stratégies ne permettent pas d’atteindre des bénéfices cliniques suffisants chez des patients atteints de cancers avancés. Compte tenu des nombreux mécanismes d’immunosuppression présents  au sein du microenvironnement tumoral qui limitent considérablement l’action de  la  vaccination,  des  études ont été développées pour tester des vaccins thérapeutiques en combinaison avec d’autres thérapies afin d’améliorer leur efficacité clinique. Ce dossier thématique présente les différentes approches vaccinales développées en termes d’antigènes ciblés, de formulation utilisée, d’adjuvants et de systèmes de délivrance mis au point, en soulignant les limites rencontrées par ces stratégies ainsi que les combinaisons étudiées entre vaccination thérapeutique et autres thérapies.

Epigénétique, microenvironnement tumoral et immunothérapie : à propos d’un cas clinique

Les modifications épigénétiques jouent un rôle majeur dans le développement des tumeurs. Certaines de ces modifications peuvent être ciblées par des agents anti-cancéreux ciblant la structure de la chromatine et des protéines qui lui sont associées. Plusieurs études suggèrent que les traitements épigénétiques peuvent également avoir une action immunomodulatrice favorisant la réponse immune anti-tumorale. Nous rapportons ici un cas clinique illustrant l’action immunomodulatrice d’une nouvelle classe de traitement épigénétique : les inhibiteurs d’EZH2.