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Cancers colorectaux métastatiques dMMR/MSI : à propos d’un cas traité par bi-immunothérapie

Une instabilité des microsatellites (MSI), causée par un déficit du système mismatch repair (dMMR), est retrouvée dans environ 5 % des cas de cancers colorectaux métastatiques (CCRm). Alors que l’efficacité de diverses combinaisons d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (IO) avait donné des résultats modestes ou négatifs dans les CCRm pris dans leur globalité, la sélection des CCRm dits « MSI » a conduit à l’utilisation du pembrolizumab (un anti-PD-1) en monothérapie de première ligne suite aux résultats de l’essai de phase III KEYNOTE-177. Plus récemment, plusieurs essais se sont attelés à proposer des schémas alternatifs d’immunothérapie. Nous présentons ici le cas d’une patiente atteinte d’un adénocarcinome rectal dMMR/MSI ayant récidivé au niveau pelvien et péritonéal un an après une prise en charge initiale curative (chimiothérapie néoadjuvante puis chirurgie). Celle-ci a pu bénéficier d’un traitement par bi immunothérapie nivolumab + ipilimumab (via l’inclusion dans l’essai CheckMate 8HW), ce qui a conduit à une réponse complète, maintenue après 2 ans de surveillance. Ainsi, de nouvelles combinaisons de traitement pourraient permettre encore d’améliorer le pronostic des patients atteints de CCRm MSI.

Apport des marqueurs de la biologie moléculaire dans la réponse à l’immunothérapie

L’immunothérapie a profondément modifié les paradigmes thérapeutiques du cancer, améliorant sensiblement la survie des patients dans de nombreuses pathologies, que le stade de la maladie soit avancé ou précoce. Néanmoins, nombreux patients ne tirent pas de bénéfice à ce traitement qui peut avoir des effets indésirables importants. Pour identifier ceux qui en bénéficieront, il est primordial de se doter de biomarqueurs prédictifs de réponse à l’immunothérapie. L’expression immunohistochimique de PD-L1 sur les cellules tumorales, immunitaires ou sur les deux types cellulaires est actuellement le biomarqueur standard dans la plupart des pathologies tumorales. Mais il est sans cesse remis en question devant l’absence d’harmonisation des techniques et scores utilisés, la reproductibilité de l’interprétation du marquage parfois variable et le caractère inductible de son expression. De plus, des réponses cliniques aux inhibiteurs de checkpoints ont été observées chez des patients dont la tumeur n’exprimait pas PD-L1 et vice versa. D’autres biomarqueurs moléculaires ont fait leurs preuves et d’autres émergent, basés sur différentes techniques de séquençage à haut débit de l’ADN ou de l’ARN. Nous décrirons ces biomarqueurs, leurs indications et limitations.